Author: John Green
Quotes of Author: John Green
Sempre que he pensat en la mort d'aquell home, {…} l'he imaginat com vas dir tu, que se li van trencar totes les cordes de dins. Però hi ha mil maneres de mirar-s'ho: potser es trenquen les cordes, o potser s'enfonsa el nostre vaixell, o potser som herba, i les arrels són tan interdependents que ningú no es mor mentre encara hi hagi algú viu. El que dic és que, de metàfores, en tenim tantes com vulguem. Però s'ha de vigilar la que es tria, perquè és important. Si tries les cordes, llavors conceps un món en què et pots trencar sense que et puguin arreglar. Si tries l'herba, insinues que tots estem connectats fins a l'infinit, que podem utilitzar aquest sistema d'arrels no només per entendre'ns els uns als altres, sinó també per convertir-nos en l'altre.
{…} Les cordes fan que el dolor sembli més fatídic del que és, diria. No som tan fràgils com ens podrien fer entendre les cordes. I també m'agrada l'herba. L'herba m'ha portat fins a tu, m'ha ajudat a imaginar-te com una persona real. Però no som diferents brots de la mateixa planta. Jo no puc ser tu. Tu no pots ser jo. Es pot imaginar prou bé una altra persona, però mai a la perfecció, oi?
Potser és més com deies abans, tots estem esquerdats. Tots comencem sent un vaixell hermètic, un compartiment estanc. I passen coses; la gent ens deixa, o no ens estima, o no ens entén, o no els entenem nosaltres, i ens perdem i ens decebem i ens ferim mútuament. I el vaixell es comença a esquerdar per molts llocs. I, és clar, un cop s'esquerda el vaixell, el final esdevé inevitable. {…} Però hi ha tot un lapse de temps entre que es comencen a obrir les esquerdes fins que finalment ens trenquem. I és només durant aquest temps que ens podem veure, perquè nosaltres ens veiem a través de les esquerdes i veiem l'interior dels altres a través de les seves esquerdes. Quan ens hem vist cara a cara? No ha estat fins que tu m'has vist a través de les meves esquerdes i jo t'he vist a través de les teves. Abans, només miràvem idees d'un i altre {…}. Però un cop el vaixell s'esquerda, la llum hi pot entrar. La llum en pot sortir. book-quoteCher Monsieur Waters,
Je reçois votre courrier électronique en date du 14 avril dernier et suis comme il se doit impressionné par la complexité shakespearienne de votre drame. Chaque personnage dans votre histoire a une harmatia en béton. La sienne : être trop malade. La vôtre : être trop bien portant. Fût-ce le contraire, vos étoiles n'auraient pas été aussi contrariées, mais c'est dans la natures des étoiles d'être contrariées. A ce propos, Shakespeare ne s'est jamais autant trompé qu'en mettant ces mots dans la bouche de Cassius : « La faute, cher Brutus, n'en est pas à nos étoiles ; elle en est à nous-mêmes. » Facile à dire lorsqu'on est un noble romain {ou Shakespeare!}, mais nos étoiles ne sont jamais à court de tort. Puisque nous en sommes au chapitre des défaillances de ce cher vieux William, ce que vous me dites de la jeune Hazel me rappelle le sonnet 55, qui commence, bien entendu ainsi : « Ni le marbre, ni les mausolées dorés des princes ne dureront plus longtemps que ma rime puissante. Vous conserverez plus d'éclat dans ces mesures que sous la dalle non balayée que le temps barbouille de sa lie. {Hors sujet, mais : quel cochon, ce temps ! Il bousille tout le monde.} Un bien joli poème, mais trompeur : nul doute que la rime puissante de Shakespeare nous reste en mémoire, mais que nous rappelons-nous de l'homme qu'il célèbre ? Rien. Nous sommes certains qu'il était de sexe masculin, le reste n'est qu'une hypothèse. Shakespeare nous raconte des clopinettes sur l'homme qu'il a enseveli à l'intérieur de son sarcophage linguistique. {Remarquez que, lorsque nous parlons littérature, nous utilisons le présent. Quand nous parlons d'un mort, nous ne sommes pas aussi gentils.} On ne peut pas immortaliser ceux qui nous ont quittés en écrivant sur eux. La langue enterre, mais ne ressuscite pas. {Avertissement : je ne suis pas le premier à faire cette observation, cf le poème d'Archibald MacLeish « Ni le marbre, ni les mausolées dorés » qui renferme ce vers héroïque : « Vous mourrez et nul ne se souviendra de vous »} Je m'éloigne du sujet, mais votre le problème : les morts ne sont visibles que dans l'œil dénué de paupière de la mémoire. Dieu merci, les vivants conservent l'aptitude de surprendre et de décevoir. Votre Hazel est vivante, Waters, et vous ne pouvez imposer votre volonté contre la décision de quelqu'un d'autre, qui plus est lorsque celle-ci est mûrement réfléchie. Elle souhaite vous épargner de la peine et vous devriez l'accepter. Il se peut que la logique de la jeune Hazel ne vous convainque pas, mais j'ai parcouru cette vallée de larmes plus longtemps que vous, et de mon point de vue, Hazel n'est pas la moins saine d'esprit. Bien à vous Peter Van Houten book-quote